Et si on parlait un peu Thaïlande ? Parce que mine de
rien, mine de nickel ça fait déjà un mois que j’y suis et je ne vous ai pas
raconté grand-chose…
Et bien tout d’abord il a fallu que je récupère ma moto à
l’aéroport.
Toute une organisation…
Plusieurs options s’offrent à vous : vous pouvez payez un
« agent », quelqu’un qui vous guide dans les démarches et dans
l’aéroport. Il vous organisera également le transfert de la caisse avec votre
moto en pièce dans une camionnette jusqu’à votre hôtel, votre case, votre
carton sur le bord de la route... histoire d'avoir le temps de tout remonter tranquillement.
Ok, pourquoi pas mais c’est quand même un peu simple tout
ça ! Alors c’est parti. Il est 8h, et après une heure de
« sky train » dans Bangkok, j’arrive à l’aéroport avec quelques
outils et un bidon d’essence. Oui un bidon d’essence car mon réservoir est vide et si je veux repartir, valait mieux prévoir le coup… Un premier bureau, puis un second, puis un troisième, puis faut revenir au premier… ah oui mais vous n’avez pas pris de ticket, alors il faut aller à l’autre bout du terminal pour remplir le formulaire et obtenir le laisser passer A38… je me croirai dans les 12 travaux d’Astérix. Je commence à perdre patience mais mieux vaut garder le sourire si l’on veut que les choses se passent au mieux. Ils ont ma moto en otage et je suis prêt à entreprendre les négociations !!
Donc après avoir visité tous les bureaux du terminal cargo
de l’aéroport Suvarnabhumi, après avoir rempli de nombreux formulaires et payé
la taxe d’importation qui s’élève à environs 30 euros, me voilà dans l’entrepôt
où m’attend ma bien-aimée. Un trans-palette me dépose la caisse en plein milieu
de l’entrepôt grouillant de monde… ok, c’est donc ici que je vais tout remonter…
Il est 15h et j’ai enfin remis ma moto sur pieds, ou plutôt
sur roues… et en parlant de roues, est ce que quelqu’un peut me prêter une
pompe car mes pneus ont été dégonflés pour le transport ?
Quoi, on est dans un aéroport
et il n’y a rien pour gonfler les pneus… ok, là ça devient critique…
Hey dis moi, oui toi, Tony Jaa, sur ton trans-palette qui me nargue depuis tout à l’heure à faire des aller retours, tu peux pas m’aider à trouver une pompe, même une pompe à vélo, j’en ferai mon affaire comme Joey Starr. (pompe à vélo, Joey Starr… désolé ma culture est limitée).
Bon ça y est il est 16h, les inspecteurs ont bien vérifié que ce que je viens de remonter c’est une moto (on ne sait jamais !), je peux enfin partir et aller manger un bout.
Premier coup de démarreur et Frida redémarre ! Frida,
oui c’est son petit nom, depuis quatre mois qu’on est ensemble il fallait bien
lui trouver un nom. Tous les guitaristes donnent des noms de femme à leur
guitare. Alors pourquoi pas un motard avec sa moto. Et pourquoi Frida ? Écoute « ces gens là » de Jacques Brel et tu comprendras !
Allez c’est parti !! En route pour la Thaïlande ! …… ah
oui merde on roule à gauche ici, je me disais bien qu’il y avait quelque chose
de différent !
Donc après quelques jours à Bangkok, me voilà à
Hua Hin, ville balnéaire au sud de la capitale.
Quelle déception à mon arrivée. Moi qui m’apprêtais à faire
une session de kitesurf, la mer est dégueulasse et surtout il n’y a pas de
vent… Bon je n’ai rien perdu puisque j’ai fais la rencontre de deux français
avec qui j’ai passé des bonnes soirées.
Ensuite, Kanchanaburi où se trouvent le pont de la rivière Kwaï, mais aussi de magnifiques
cascades, sept exactement, avec une petite randonnée au milieu d’une nature
luxuriante, des singes et des touristes russes.
Ayutthaya et Sukhothaï avec leurs ruines de
temples classées au patrimoine de l’UNESCO valent quand même le détour.
Mais le temple le plus vénéré du Nord de la Thaïlande est situé sur
les hauteurs de Chiang Mai, le Doi Suthep est couvert d’or et est comme
toujours dédié à notre ami Bouddha. Et en parlant de personnage vénéré, ici, il
y en a un autre qui ne l’est pas moins que Bouddha.
Adulé, encensé, flagorné, vénéré, glorifié… je veux bien sûr
parler du roi Bhumibol Adulyadej. Mais pour la faire simple on va l’appeler
comme tout le monde Rama 9.
Son portrait est partout : dans les villes, sur les
routes de campagne, à chaque entrée de village, dans chaque boutique, dans les
voitures, dans les toilettes, au dessus du lit conjugal !
Les thaïlandais vont même jusqu’à porter une chemise ou
t-shirt jaune tous les lundis car le lundi c’est le jour du roi et le jaune
c’est sa couleur !
Rama 9 est à la
Thaïlande ce que Johnny Hallyday est à la musique française…
Et certains s’accordent même à dire que le jour de sa mort, une guerre civile
éclatera pour savoir qui prendra sa succession… Donc si tu veux passer de
bonnes vacances en Thaïlande, choisi bien la date de ton départ car à l’heure
où je te parle, le bonhomme va bientôt fêter ses 86 ans.
Bref, pour revenir à ce temple, le Doi Suthep, c’est une merveille. Une
fois monté ce gigantesque escalier aux rampes en forme de dragon, l’or brille
de partout. Situé sur une montagne, le Doi Suthep domine tout Chiang Mai. Les
visites de temples sont toujours l’occasion de discuter avec les moines, et ce
jour là, un moine tient à me faire une prière de bénédiction et à m’offrir un
bracelet porte bonheur. Un peu gêné et surtout étranger à ce type de coutumes,
je fini par accepter. Et finalement ces pratiques ne sont pas si différentes de
nos habitudes chrétiennes. Le moine marmonne une prière incompréhensible et
l’on se prend de l’eau bénite sur la tête. Il faut être accroupi sur ses jambes
la tête baissée, en prenant garde de ne pas pointer Bouddha avec ses pieds.
Tout se passe intérieurement… Bref à ce moment je pense à pleins de choses,
dont la réincarnation… ce concept est quand même assez dingue. Imagine toi être
réincarné en papillon, voler au gré du vent… mais imagine que tu ais raté ta
vie et qu’en plus tu te retrouve réincarné en cafard à sillonner les poubelles
à la recherche d’un peu de bouffe…. Ça craint !
Bon, les temples bouddhistes c’est bien, mais il y a des
trucs plus fun à faire en Thaïlande, comme je sais pas moi, aller voir un
combat de Muay Thaï par exemple !
C’est parti le billet en poche, on m’installe à une table… quoi
on regarde les combats assis autour d’une table ? Ok, la prochaine fois je
chercherai des combats dans le fond d’une cave éclairée à la bougie.
8 combats, un « special fight » et le dernier
combat se joue entre un thaï et un américain.
La cérémonie est ouverte par de jeunes prépubères avec un bandeau
sur la tête qui exécutent la Ram Muay
(danse rituelle avant le combat), c’est assez drôle à voir.
Le premier combat commence, deux crevettes épaisses comme
une crêpe bretonne débarquent sur le ring et commencent à se frotter. Les coups
avec les jambes pleuvent, mais la garde est un peu faible. Plus les combats
s’enchaînent et plus le niveau augmente. Coups de genou dans les côtes, coups
de pied à la tête, coup de poing dans le ventre… aïe ça commence à piquer !!
Le special fight arrive. Mais qu’est ce donc ?
Et bien mettez six adolescents avec des gants sur un ring,
bandez leur les yeux et regardez ce qu’il se passe…
il n’y a qu’en Asie que
l’on peut voir ça !
Le dernier combat était assez impressionnant. Avec un écart
de poids d’au moins 10kg, le thaïlandais n’a eu aucune chance de victoire.
Bon toute cette violence m’a donné envie de repos et de
détente. Les kilomètres à moto ont eu raison de mon dos et je me dis qu’un
massage serai sans doute approprié pour recadrer tout ça…. Grossière
erreur !!
Il y a différents types de massages en Thaïlande. Tout
d’abord les massages « sensuels » qui finissent souvent en happy
ending. Parfais pour la détente.
Mais il y a celui que j’ai choisi, le traditionnel massage
thaïlandais.
Je ne connais strictement rien aux massages thaïlandais, mais certains amis m’avaient mis en garde…
Je rentre donc dans le salon, je dis juste que j’ai des douleurs au dos, la patronne me fait comprendre que j’ai frappé à la bonne porte et va chercher l’une de ses plus vieille masseuse, Mhua, qui m’accompagne à l’étage.
Je ne connais strictement rien aux massages thaïlandais, mais certains amis m’avaient mis en garde…
Je rentre donc dans le salon, je dis juste que j’ai des douleurs au dos, la patronne me fait comprendre que j’ai frappé à la bonne porte et va chercher l’une de ses plus vieille masseuse, Mhua, qui m’accompagne à l’étage.
Je ne suis pas intimidé, elle fait au mieux 40 kilos pour
1m50.
Une fois ma tenue enfilé je m’allonge sur un tatami et confie
mon dos à une parfaite inconnue pour une heure…
Alors comment vous dire, j’ai passé des heures dans des
salles de sport, à pousser un peu de fonte, j’ai fais de nombreux treks, couru
plusieurs semi marathons. La souffrance physique je connais, les courbatures,
sentir tous ses muscles, ne plus pouvoir se trainer pendant plusieurs jours…
Mais là, Mhua, du haut de ses 50 ans, c’est le diable en
personne, elle m’a presque fait pleurer.
Elle connait tous les muscles, et quand elle en tient un,
elle ne le lâche plus, elle le décolle, le tortille, le broie et vous dit que
c’est tout à fait normal. Sans parler des nombreuses torsions qui vous font
craquer la colonne dans tous les sens… Bref au bout de dix minutes j’étais prêt
à payer le double pour qu’elle me laisse partir, mais elle n’a pas cédé.
Une heure s’est écoulé, je ne sais plus comment je
m’appelle, je ne sais plus où je suis, je crois que j’ai frôlé la mort !
Mais bon il parait que demain ça ira mieux….
Ça tombe bien car demain je franchi la frontière vers le
Laos…
énorme ton expérience du massage ^^ et le ping pong show ??
RépondreSupprimerLe ping pong show on ne peut pas en parler en public ;)
RépondreSupprimerun mélange de pathétisme et d'étrangeté.
Savais-tu qu'il n'y a pas qu'avec la bouche que l'on peut souffler des bougies ?
Moi, une fille me fait ça pour mon anniversaire, je ne touche même pas au gâteau ;)